Chers amis,
Les évènements dramatiques se déchaînent contre les enfants. Promesses d’avenir, ils sont de plus en plus la proie des funestes attaques meurtrières. Les tuer, les blesser, ne suffit pas - 20 enfants meurent chaque jour dans les conflits (source Unicef)- il faut aussi éloigner de l’école les survivants, anéantir la pérennité du savoir des prochaines générations et éteindre tout espoir de construction d’une paix future.
Abrité chez une famille dans un village de la plaine de la Bekaa, au Liban, Jad reste prostré dans sa chambre. Il n’a plus dit un mot depuis le bombardement de sa maison, la fuite avec ses deux grandes soeurs dans la nuit, abandonnant ses parents sous les décombres et son frère à l’hôpital. Mission Enfance, via son centre social, lui offre un soutien psychologique et pallie le manque de nourriture des familles d’accueil avec des bons alimentaires (riz, huile, viande…) et du chauffage pour un mois. Notre centre social ouvre ses portes aux enfants déscolarisés, pour leur dispenser un renfort scolaire.
Dans les rues du Liban, dans la moitié des écoles publiques, 600.000 enfants déplacés sont aujourd’hui privés d’éducation.
Angelina, petite fille déplacée du nord du Burkina Faso à cause des attaques terroristes, affiche un large sourire devant le forage et les murs de son école qui se dressent grâce au travail de l’équipe de Mission Enfance. Après une année d’errance dans la brousse et les camps, échouée dans un village du centre du pays, elle pourra retrouver des élèves de son âge et apprendre, tout simplement.
Sur cette terre, abîmée par la violence et l’insécurité, plus d’un million d’enfants ne sont plus éduqués…
Dans le camp de Xanky, au Kurdistan irakien, où s’entassent depuis dix ans 12.000 yézidis rescapés des massacres de l’Etat Islamique, il est toujours difficile de penser au retour sur leur terre de Sinjar, occupée par des groupes armés. Mission Enfance a inauguré en septembre, son nouveau centre éducatif dans lequel les enfants déplacés viennent chercher un enseignement de qualité d’anglais, de français, d’informatique et, pour les plus jeunes, l’apprentissage du sport, de la musique et des arts plastiques. Pour notre jeune élève, Parwen : “Ici, c’est comme un palais joyeux !”
© Mission Enfance Kurdistan irakien - octobre 2024
Quant à Zadig, réfugié avec sa famille à Gyumri, en Arménie, depuis son exode du Haut-Karabagh en septembre 2023, il a de la chance ! Depuis que son père a croisé Mission Enfance, il a reçu les fonds pour reconstituer un cheptel, quitter son taudis et faire vivre les siens. Comme avant. Mais chaque soir, il contemple, depuis son jardin, ses montagnes perdues de l’Artsakh qu’il parcourait, il y a peu, avec ses moutons.
Le lundi est un jour de fête pour Margarita. Elle observe la pirogue de Mission Enfance remplie de jouets accoster sur la rive de son village sur l’Amazone, en Colombie. Une journée d’apprentissage et de jeux dispensés par nos ludothécaires. Ces rencontres hebdomadaires sont fondamentales pour vaincre l’isolement des indigènes et favoriser un contact physique et bienveillant avec une humanité qu’ils connaissent uniquement par les réseaux sociaux…
Yohanes et ses amis de l’école de Shamalaka sont très pauvres mais heureux : ils viennent de recevoir tous leurs livres scolaires annuels de la part de Mission Enfance. Sans notre soutien à ces élèves de la région d’Arba-Minch, au sud de l’Éthiopie, ils ne pourraient jamais atteindre leur niveau pédagogique. Des centaines d’élèves attendent encore nos distributions…
En Syrie, Chamsa a aidé ses parents à colmater dans leur maison les fissures du tremblement de terre de février 2023, grâce aux dons de Mission Enfance. Depuis la rentrée scolaire, elle étudie dans une salle de classe restaurée et repeinte par notre association. Apprendre, malgré tout, pour dépasser la crise économique sévère de ce pays où le salaire moyen s’élève à 20 USD…
« Mission Enfance, c’est une lumière pour notre école ! », selon Chamsa, notre élève syrienne.
(© Mission Enfance - Syrie juin 2024)
Rahman est un rescapé des inondations de mai 2024 en Afghanistan. Depuis notre aide d’urgence apportée à Baghlan à 900 familles des villages dévastés par les torrents de boue, Mission Enfance fore maintenant des puits pour apporter une eau potable dans cette région. Le jeune Rahman et sa famille pourront demeurer sur leur terre.
L’école ne leur fera peut-être pas oublier leurs traumatismes, mais l’éducation sera une garantie, pour cette jeunesse victime de la colère des adultes, d’une perpétuation de leurs connaissances et de leur Histoire.
Profitons de Noël pour soulager leur vie, ils ont tellement besoin de vous, merci !
Bien amicalement,
Recevez mes meilleurs voeux.
Domitille Lagourgue
Directrice de Mission Enfance